Je pratique la photographie depuis plusieurs années maintenant. Une envie qui vient, un besoin qui reste. Je n’aime pas habituellement utiliser des citations. Mais la plasticienne Annette Messager a dit : «Faire de l’art, c’est truquer le réel». J’en fais volontiers mon parti pour la photographie. Que ce soit par l’attraction que suscitent chez moi les ruines industrielles, qu’il s’agisse de donner sa vision d’une ville inscrite dans l’imaginaire collectif, de trouver l’abstraction dans les paysages des champs de Picardie, terres transformées par l’homme, ou d’observer, l’air amusé, la faune toujours grégaire des touristes, la photographie donne l’illusion du réel. Cet immeuble est ainsi parce que je le vois et le montre ainsi. Une prétention à l’objectivité – montrer telles que les choses sont – qui n’est en réalité qu’un parti pris saisi.